mardi 1 novembre 2016

Je ne rencontre personne.

Ils sont célibataires depuis des mois, des années, et aimeraient re(tenter) la vie de couple. Mais les rencontres sont difficiles, rares. Pourquoi certains n’arrivent-ils pas à sortir du célibat ? Témoignages de solos qui aimeraient vraiment trouver l’âme sœur.



« Je n’arrive pas à passer à autre chose »

Ludovic, 36 ans
Célibataire depuis trois ans, je suis papa de trois jeunes enfants de 4, 5 et 8 ans. Leur mère a mis un terme à notre relation au bout de sept ans de vie commune. Elle a rencontré quelqu’un  trois mois après notre séparation et elle est toujours avec lui aujourd’hui.

Je ne me suis pas encore remis de cette rupture. Depuis, je n’ai eu aucune aventure. Peu de temps après, je me suis inscrit sur des sites de rencontres. J’ai rencontré quelques femmes mais soit je me dérobais face à leurs avances, soit je ne leur convenais pas, puisqu’elles ne donnaient pas suite. Depuis que ma compagne m’a quitté, j’ai perdu toute confiance en moi en terme de séduction.

Après quelques tentatives, j’ai arrêté les sites. Je ne les trouve pas adaptés à ce que je recherche. Finalement, je préfère rencontrer quelqu’un via mes amis, ou au hasard d’une soirée dans un bar. Si je croise une femme qui s’intéresse à moi tant mieux, sinon tant pis. Et puis, au bout de trois années de célibat, je dois avouer que j’ai retrouvé des habitudes qui ne seraient sûrement pas appréciées par une compagne.

Mes enfants sont toujours évoqués dans les premières conversations. Cela a tendance à en effrayer plus d’une ! Je pensais qu’un père célibataire pouvait avoir quelque chose d’attendrissant et que je mettrais peu de temps à retrouver quelqu’un. Je n’avais pas pris en compte le fait qu’une femme « se projette ». Lors de mes dernières « rencontres », j’avais l’impression que certaines se voyaient déjà en train d’élever mes enfants.

Aujourd’hui, je ne cherche plus à rencontrer qui que ce soit. J’ai le sentiment d’avoir fourni suffisamment d’efforts sans résultat. De plus, je n’ai toujours pas repris confiance en moi, ce qui est embêtant pour se relancer dans une histoire sentimentale.

La solitude me pèse souvent le soir, lorsque je n’ai pas mes enfants, que je rentre du travail et que je n’ai personne à qui parler, à serrer dans mes bras ou avec qui faire l’amour.
La séparation d’avec la mère de mes enfants m’a fait tellement mal que j’ai très peur de revivre cet échec. Je pense même avoir renoncé à l’idée de me mettre avec quelqu’un.

« J’ai peur d’abandonner ma carapace, de souffrir, de me tromper »

Marion, 30 ans
Célibataire depuis dix mois, cette situation me pèse beaucoup. Je ne conçois pas ma vie sans amour. Pour moi, le bonheur est celui qui se partage avec ses proches mais surtout avec sa "moitié". L'amour me rend plus forte, plus confiante, plus épanouie.


La plupart de mes amis sont en couple. Certains sont mariés et ont des enfants, ce qui renforce mon souhait de trouver à mon tour une personne avec laquelle avancer, construire, rire, pleurer, voyager, douter, partager, évidemment s’aimer mutuellement et même s’énerver !
    Depuis peu, j’essaye de faire des rencontres. J’ai vécu une rupture assez difficile psychologiquement. Elle m’a fait douter de qui j'étais, de mes valeurs, de mes qualités comme de mes défauts. J'ai eu besoin de prendre du temps pour moi, pour me remettre. Je me sentais incapable d’approcher ou de me laisser approcher par un homme.

Aujourd'hui, je me sens mieux mais la douleur a laissé la place à l'amertume et à la solitude. Je n'essaye pas à tout prix de rencontrer quelqu’un mais je reste ouverte aux opportunités. Je sors de bon cœur avec mes amis, en regardant autour de moi. Je suis inscrite sur un site de rencontres mais c’est davantage un passe-temps.

Je pense que plusieurs facteurs m'empêchent de rencontrer quelqu'un. Le premier, c'est moi ! L'amour m'attire autant qu'il m’effraie. J'ai peur d'abandonner ma carapace, de souffrir, de me tromper. Je n'ai plus autant confiance en moi, ni en la gent masculine, ce qui me rend peut-être plus fermée, moins accessible, même si je reste quelqu'un de sociable, souriant et spontané.

Le second facteur : j'ai de moins en moins l'occasion de rencontrer quelqu’un. Mes amis étant presque tous en couple ou parents, les sorties se font plus rares. Il s’agit souvent de cinémas, restos et apéros chez les uns ou les autres. Ce qui me convient puisque je n'apprécie plus autant les bars et boîtes de nuit. D’ailleurs, lors de ces "grosses" soirées, les rencontres ne sont pas non plus automatiques !

Le dernier facteur est, selon moi, d'habiter une grande ville. Cela offre beaucoup d'occasions de rencontres mais au final, les gens ne prennent pas le temps de se découvrir, ils se zappent pour un oui ou pour un non.

« Je ne trouve pas la bonne personne »

Anita, 46 ans
J’ai deux enfants de 10 et 13 ans. Je me suis séparée de leur père dans l’espoir de vivre une relation différente de la nôtre qui était devenue si triste. Je voulais donner un autre modèle de couple à mes enfants.

Depuis, j’ai vécu essentiellement des petites histoires, d’à peine quelques semaines, trois ou quatre rendez-vous pour la plupart. J’ai testé plusieurs sites de rencontres, les Pastas Party, les sorties sur On Va Sortir. J’ai fait beaucoup de rencontres improbables. Je me suis souvent entichée d’hommes qui ne me correspondaient pas (petits travers ou styles de vie très différents du mien). Presque chaque fois, j’ai très vite mis un terme à ces relations.

Pourquoi ça ne marche pas pour moi ? Je me pose tout le temps la question. Longtemps, j’ai sans doute eu un manque de confiance qui m’a fait aller vers des hommes qui ne me plaisaient pas forcément, n’osant pas choisir ceux qui m’attiraient vraiment. Après quelques années de psy, ce problème-là semble réglé. Je peux plaire, on me trouve jolie, on me donne moins que mon âge, etc.

Les sites de rencontres marchent pour certains, mais je n’accroche pas avec ce système où il faut faire mouche et « avoir le feeling » tout de suite. Quand on tombe amoureux, ce n’est pas toujours au premier regard. C’est plutôt en apprenant à connaître l’autre. Les personnes qui ont recours à ces sites ne s’en donnent pas franchement le temps. Il y a aussi le côté « pas mal, mais si la suivante était encore mieux ? ». J’ai installé Tinder sur mon téléphone, mais je trouve ça déprimant de zapper tous ces profils. J’ai envie de m’en remettre aux rencontres « en  vrai », rares, mais qui me correspondent mieux.

Récemment, j’ai rencontré deux hommes « dans la vraie vie ». Avec le premier, j’ai réussi à vivre une histoire de six mois, explosant tous mes records post-divorce. J’avais très envie que ça marche. Je me suis vraiment accrochée, mais j’ai fini par le quitter. Je ne supportais plus ses angoisses, sa jalousie. Nous avions des valeurs très différentes. J’ai deux enfants africains adoptés. J’ai besoin de quelqu’un d’une grande ouverture d’esprit. Le deuxième homme que j’ai rencontré était l’ami proche du premier. Les sentiments étaient partagés mais il se sentait incapable de « trahir » son ami. Nous en sommes restés là.

Il y a aussi mon style de vie, seule avec deux enfants sauf un week-end sur deux et la moitié des vacances, un rythme infernal qui ne me laisse pas beaucoup de temps. J’habite en lointaine banlieue mais j’aime sortir, aller à des concerts, voir des expos, manger dans des petits bistrots. Les hommes autour de chez moi sont souvent bien plus plan-plan et avec des centres d’intérêt très éloignés des miens. Quant aux parisiens, ils ne passent pas le périph !

Enfin, il y a mon histoire de vie et mes enfants. Dans le monde dans lequel nous vivons, ce n’est pas franchement facile de trouver quelqu’un qui aurait pu faire cette démarche d’adopter des enfants noirs. Je ne compte pas le nombre de remarques racistes sans en avoir l’air, de la part d’amis, d’hommes rencontrés, etc.
Enfin, il y a sûrement autre chose mais je ne sais pas, justement ! C’est vraiment une interrogation centrale pour moi et une souffrance de ne pas réussir à trouver la bonne personne, quelqu’un qui me corresponde.  

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