dimanche 19 octobre 2014

Comment l’esprit soigne le corps

Depuis longtemps, la médecine s’intéresse aux méfaits du stress pour la santé. Des découvertes récentes montrent qu’à l’inverse le mental peut avoir un effet bénéfique sur toutes sortes de pathologies. Grâce à la brèche ouverte par les neurosciences, les chercheurs mesurent toujours mieux le pouvoir et les ressources de nos émotions. Etat d’un chantier prometteur.



Que le corps guérisse l’esprit, nul ne peut plus en douter. Les adeptes du yoga et du tai-chi le savent bien, qui retrouvent, par l’enchaînement de mouvements calculés, le calme et la sérénité intérieure. Mais que l’esprit, à son tour, guérisse le corps, pourrait sembler moins évident. Et pourtant… Les preuves en ce sens ne cessent de s’accumuler grâce, notamment, aux dernières découvertes en neurosciences.
Smileys, sourire, rire
Les pensées et les émotions qui siègent dans le cerveau ont en effet une influence sur la santé, comme le montrent un nombre croissant d’études. Elles peuvent entraîner des pathologies graves telles que l’infarctus, l’accident vasculaire cérébral (AVC), les maladies auto-immunes, voire le cancer. Mais – et c’est la bonne nouvelle -, elles permettent aussi d’éviter la maladie. Autrement dit, le mental, quand ses ressources sont bien utilisées, est capable de voler au secours du corps.
Prenons l’effet placebo, dont la réalité n’est plus à démontrer. Lorsqu’un médecin donne à son patient sans l’en avertir un faux médicament, une pilule de sucre sans principe actif, il obtient un effet thérapeutique réel, variable selon les individus. Même une consultation avec un spécialiste sans aucune prescription peut, selon des travaux récents, alléger la douleur, améliorer le sommeil, soulager la dépression et diminuer les symptômes dans bon nombre de pathologies, dont le syndrome du côlon irritable, l’asthme, la maladie de Parkinson, les troubles cardiaques et la migraine.
Plusieurs expériences ont montré que la présence et l’attitude du médecin modifient les réactions émotionnelles du patient, lequel ressort du cabinet moins anxieux et plus optimiste. Mieux, les chercheurs se sont aperçus que des indices et des symboles perçus de manière inconsciente, comme la blouse blanche ou le diplôme du médecin affiché sur le mur, mettaient le patient dans une disposition mentale propre à lui faire ressentir une amélioration.
Les vertus thérapeutiques de la fidélité conjugale
Par quel mécanisme obtient-on ainsi un effet sur la sévérité de la maladie ? Il semble que le cerveau, après traitement par placebo, fabrique lui-même les substances actives, à l’exemple des opioïdes, qui réduisent la douleur, comme le ferait une piqûre de morphine. Une véritable usine à gaz, loin d’avoir livré tous ses secrets.

Phénomène tout aussi intriguant, les gens mariés ont moins de risques de développer une pneumonie, de subir une opération chirurgicale, de développer un cancer, de subir un infarctus ou de souffrir de démence. Ce fait établi a donné lieu à de nouvelles recherches, qui ont permis d’affiner le tableau. En étudiant plus précisément la qualité des relations conjugales, les scientifiques ont découvert que l’effet protecteur du mariage disparaissait en cas de disputes fréquentes dans le couple.
Les personnes « mal » mariées se révèlent même en plus mauvaise santé que celles restées célibataires ! Des expériences menées aux Etats-Unis montrent notamment qu’au sein des couples qui se déchirent les défenses immunitaires des intéressés s’affaiblissent et les coupures sur la peau mettent plus de temps à cicatriser. C’est donc la félicité conjugale, et non la vie commune en elle-même, qui serait bénéfique pour la santé.

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